L'HISTOIRE DE BASTOGNE
On peut attester que le plateau de Bastogne a été peuplé dès la période de la préhistoire
(haches polies). Des fouilles ont permis de mettre à jour plusieurs tombelles de l'époque
de la Tène : ce sont des tertres de terre peu élevés sous lesquels les défunts étaient
inhumés.
Les Celtes ou Gaulois sont présents en Ardenne dès le IIIème siècle avant J-C, mais
cette population nomade n'a pas fondé la ville. Le nom "Bastogne" a une racine
indo-européenne : bhas = eau claire.
A l'arrivée des Romains, commandés par Jules César (57 av. J-C), notre région était
occupée par les Trévires, peuplade formée d'anciens Gaulois et de Germains infiltrés
dans la région . Après leur défaite, César, fin politicien, décida, de décerner aux
Trévires le titre de peuplade libre et de leur laisser leurs institutions. Gagnés par
cette modération, les Trévires furent rapidement romanisés. A cette époque, la région
vivait principalement d'agriculture. Les troupeaux de moutons sillonnaient les terres
pauvres de la contrée et fournissaient la laine que des doigts habiles transformaient
en vêtements à l'épreuve du rude climat ardennais. La présence romaine est attestée
par les vestiges de villas, de cimetières et de chaussées.
Au XVIème siècle, l'Italien
Guichardin lui décerne le titre de "Paris en Ardenne",
justifié par la renommée de ses foires au bétail et en grain.
En 1602, des troupes hollandaises dévastent la région et tentent de s'emparer de
Bastogne. Mais les fortifications jouent leur rôle et l'envahisseur se décide
rapidement à changer de cap (dévastant au passage les villages voisins sans
protection !). Une bonne partie de ces fortifications seront détruites lors du
passage des troupes de Louis XIV
en 1688.
Le mouvement de libération qui devait déferler sur la Belgique lors de son indépendance ne fut pas sans produire une certaine agitation en août et septembre 1830 à Bastogne. Une garde bourgeoise se constitua et les couleurs brabançonnes furent arborées en ville.
Dès le 4 octobre 1830, une colonne de 15 volontaires partit pour Bruxelles leur excellent comportement, sous les ordres de P.F. Tosquinet, valut à la ville le DRAPEAU DE 1830 (exposé actuellement dans la Salle du Conseil de l'Hôtel de Ville).
Le pays de Bastogne connaît par la suite une ère de prospérité. Les écorces de chênes sont exportées vers l'Angleterre, les produits forestiers et en particulier les bois de mines sont exploités et envoyés directement dans les charbonnages. Le bétail vendu à la foire est expédié vers les plaines de Flandre par trains entiers.
Les chevaux reproducteurs partent pour l'Allemagne, l'Autriche, la Hongrie et la France.
Les activités industrielles sont peu développées, si ce n'est, au XIXème siècle, la mine de plomb de Longvilly ou quelques ardoisières (comme à Benonchamps).
Le réseau ferré a relié Bastogne au reste du pays et a ainsi permis un accroissement des échanges commerciaux :
- Libramont-Bastogne en 1869
- Bastogne-Gouvy en 1884-1885
- Bastogne - Benonchamps-Kautenbach en 1887
Le chemin de fer vicinal a sorti de leur isolement de nombreux villages :
Bourcy-Houffalize (1889) et surtout la plus longue ligne vicinale de Belgique :
Marche-Bastogne-Martelange-Arlon (1901-1906).
Le début du XXème siècle vit apparaître les courses cyclistes et notamment
Liège-Bastogne-Liège. Si aujourd'hui cette course ne suscite guère qu'un intérêt
poli, elle était autrefois l'occasion d'une fête très animée.
Les courses automobiles connurent également un succès énorme en ce début de
siècle et notamment le célèbre " Circuit des Ardennes " créé par le baron Pierre
de Crawhez. Cette course, longue de 600 kms, empruntait à 5 reprises le triangle
Bastogne-Martelange-Habay-la-Neuve-Longlier-Bastogne. De hauts personnages
venaient y assister. L'empereur d'Allemagne Guillaume II y vint en personne
encourager un de ses favoris. Le Circuit des Ardennes quitta Bastogne pour
Francorchamps peu avant la guerre. Le BARON de CRAWHEZ objet d'une
véritable vénération de la part des Bastognards, se vit édifier un monument suite
à son décès accidentel en 1925.
Fin juin 1914, de sombres événements se profilent à
l'horizon. L'archiduc- héritier du trône d'Autriche-Hongrie
est assassiné à Sarajevo (actuelle Bosnie-Herzégovine).
La France, l'Allemagne, la Serbie et l'Autriche-Hongrie
sont en état de guerre à la fin du mois suivant. Début août,
le roi Albert Ier de Belgique est sommé de laisser passer
les troupes allemandes. Il refuse et, le 4 août 1914,
les Allemands entrent en Belgique. Le 8 août, les dragons-
français lancent une reconnaissance aux environs de Bizory.
Les Allemands les attendaient. Résultat : 2 morts et
8 blessés pour les Français, qui se replient. Les Allemands
ne quitteront Bastogne que le 11 novembre 1918.
En 1940, le 10 mai, la Belgique, les Pays-Bas, le Grand-Duché de Luxembourg et
la France sont envahis par l'Allemagne. A la fin de la journée, les Allemands
occupent Bastogne en dépit de l'héroïque résistance des Chasseurs Ardennais qui
ont perdu un des leurs, le CAPORAL CADY.
En septembre, les troupes allemandes sont repoussées de Belgique et de France.
Hitler, conscient que le sort des armes lui est défavorable, décide de couper le front
occidental en deux. Après plusieurs réunions
avec ses officiers supérieurs, il décide de
porter, comme en 1940, son attaque en
Ardenne et de foncer ensuite sur Anvers.
Si son plan réussit, les Anglais, coupés des Américains, capituleront et l'ensemble
des armées allemandes se rabattra ensuite sur les Américains. Il faut bien reconnaître que le choix d'Hitler était judicieux. Les unités américaines présentes sur le front ardennais étaient peu nombreuses , la forêt ardennaise étant jugée infranchissable en hiver.
De plus , du fait de la rapidité de leur avance, leurs
lignes de communication et de ravitaillement sont très étirées.
Les conditions météorologiques ont en outre joué un rôle non négligeable durant la bataille.
Le brouillard et le plafond bas servent les intérêts allemands durant les premiers
jours, dans la mesure où ils clouent l'aviation alliée
au sol . Or, celle-ci reste l'atout majeur des Anglais et
des Américains. Le 16 décembre 1944, les Allemands ouvrent le feu. Ils déclenchent ainsi ce que l'on appellera
plus tard " La Bataille du Saillant " (Battle of the Bulge). Totalement surpris, les Américains battent en retraite.
Certaines unités qui tentent malgré tout de résister sont pulvérisées sur place.
Jamais, à l'exception de Pearl Harbour, les Américains n'auront connu une aussi
grande confusion.
L'objectif premier des Américains est de bloquer
l'offensive allemande et également de préserver la place, nœud de communication vital. Ils y envoient donc en urgence la 101ème Division Airborne, commandée par le Brigadier Général
Mc Auliffe (en l'absence du Général Taylor) ainsi que le Combat Command Team
B de la 3ème Armée du Général Patton,
qui se porta d'emblée aux endroits les plus menacés, à savoir Longvilly, Wardin
et Noville.
Dès le 19 décembre, de violents combats ont lieu à Neffe, Wardin et Noville.
Le 20, Bastogne est encerclé. Le 22, des émissaires allemands se présentent pour exiger la capitulation des Américains, ce à quoi McAuliffe répond " NUTS ".
A partir du 23 décembre, profitant d'un temps enfin clair, l'aviation alliée bombarde
sans arrêt les concentrations de troupes
allemandes et parvient, par parachutage,
à faire parvenir des vivres, des armes et des médicaments à Bastogne.
Le 26 décembre, les troupes du Général
Patton rompent l'encerclement de la ville après de
terribles combats. Leur entrée dans Bastogne
ne signifiait malheureusement pas la fin de
la bataille . De sanglants combats, parfois à
l'arme blanche, auront encore lieu jusqu'au
18 janvier 1945, date officielle de la fin de la Bataille des Ardennes.
Le bilan de celle-ci est terrible :
Américains | Allemands | Belges |
10.733 tués | 12.652 tués | 2.500 tués |
42.316 blessés | 38.600 blessés | 11.000 habitations détruites |
22.636 disparus | 30.582 disparus | le quart du cheptel |
733 chars | 324 chars | |
1.300 véhicules | 5. 000 véhicules | |
592 avions | 320 avions |
Comme l'a souligné l'historien australien Chester WILMOT, en lançant cette
offensive, Hitler a lui-même accéléré le processus de sa défaite et fait un cadeau exceptionnel aux Soviétiques.
En effet, en agissant de la sorte, il a donné un
avantage majeur à son ex-allié, Staline, dont les troupes ont continué à progresser.
D'autre part, il a considérablement affaibli ses dernières troupes. Les hommes et le matériel perdus durant la bataille manqueront cruellement pour la défense du territoire allemand.
Bastogne n'a pas oublié ces instants tragiques et a érigé plusieurs monuments à la mémoire de ceux qui sont tombés durant la seconde guerre mondiale.
Et voici la fameuse carte créée par René MIESSEN, né à Arlon en 1911, membre des chasseurs ardennais
"NUTS" de McAuliff juste après la guerre et qui a été vendues à des milliers d'exemplaires aux visiteurs
Je vous rappelle aussi que René MIESSEN
à été sollicité et a participé à l'élaboration du MARDASSON dont il a créé les dessins des bas-reliefs et l'étude du fameux sanglier. René Miessen plus connu sous son nom de peintre : BELLOR occupe une place importante dans le marché de l'art et vous pouvez découvrir son website : http://www.bellor.be.tf qui vous donnera une idée précise de l'importance de son oeuvre et la considération dans laquelle elle était tenue.
liens
Les plus belles reliques de la bataille des Ardennes
Les Archives de Guerre
La Bataille des Ardennes
Les archives de la Guerre 1940 - 1945
Centre de Recherche et d'Information sur la Bataille des Ardennes
Bastogne, Les limites de l'offensive, le traces des armées, les monuments, les gens, les souvenirs.
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